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Bleus: Guy Stéphan, "les yeux et les oreilles" de Didier Deschamps
Le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, et son adjoint, Guy StéphGan,
lors d'un entraînement, le 6 septembre 2020 au Stade de France, deux jours avant
leur match de Ligue des nations contre la Croatie
Il se définit comme un "homme de l'ombre", mais l'étoile des champions du monde brille
aussi grâce à lui. Guy Stéphan, l'adjoint de toujours de Didier Deschamps, offre
"deux yeux et deux oreilles" précieuses au sélectionneur des Bleus, avec qui il entretient
une "complicité totale".
Après avoir usé ses crampons à Guingamp, Rennes ou encore Le Havre, l'ancien milieu
offensif de 64 ans s'est construit une riche seconde vie sur les bancs de Lyon, de
Besiktas en Turquie ou encore du Sénégal, sélection qu'il a dirigée durant la Coupe
d'Afrique des nations 2004.
Photo officielle de l'équipe de France et avec le capitaine Didier Deschamps (d),
et du staff avec Guy Stéphan (haut, d), entraîneur-adjoint du sélectionneur Roger
Lemerre (h, milieu), le 26 mai 2000 à Clairefontaine-en-Yvelines, à deux jours du
match amical contre la Croatie à Zagreb
Photo officielle de l'équipe de France et avec le capitaine Didier Deschamps (d),
et du staff avec Guy Stéphan (haut, d), entraîneur-adjoint du sélectionneur Roger
Lemerre (h, milieu), le 26 mai 2000 à Clairefontaine-en-Yvelines, à deux jours du
match amical contre la Croatie à Zagreb
Souvent adjoint, parfois numéro 1, le Breton au visage rond et au crâne chauve a
intégré le staff de l'équipe de France pour la première fois en mars 2000, à une
époque où Deschamps était capitaine des champions du monde en titre.
"C'était dans la préparation de l'Euro-2000. Je rejoins le staff de Roger Lemerre,
on a nos premiers échanges à ce moment-là. J'avoue que je ne pouvais pas penser que
j'allais, neuf ans plus tard, devenir son adjoint pour au moins dix ans", racontait
en 2019 celui qui a accompagné "DD" à Marseille (2009-2012) puis chez les Bleus.
L'entraîneur-adjoint de l'équipe de France, Guy Stéphan, et l'attaquant Kylian Mbappé,
lors d'un entraînement, le 27 mai 2021 à Clairefontaine-en-Yvelines, en guise de
préparation pour l'Euro-2020
Stéphan était loin d'imaginer une telle histoire commune, mais "j'étais à peu près
sûr qu'il allait devenir entraîneur, il avait toutes les qualités pour", avait-il
dit à l'AFP. "Il savait diriger, commander, il était féru de tactique déjà."
Vingt ans après, Stéphan s'apprête à vivre son 150e match comme entraîneur adjoint
de l'équipe de France, mardi face à la Bulgarie en préparation à l'Euro (11 juin-11
juillet), sa septième phase finale d'une grande compétition en incluant la CAN-2004.
- Humour -
Proche du vestiaire, intime du sélectionneur, le natif de Ploumilliau dans les Côtes-d'Armor
agit comme un filtre entre les deux camps, assurant conserver une certaine indépendance
et liberté de parole.
Auprès des joueurs, "Didier ne me demande pas de faire passer des messages, c'est
selon mon ressenti. Je lui transmets seulement ce qui est nécessaire, les éléments
qui, à mes yeux, peuvent lui être utile", décryptait-il début mai auprès de l'AFP.
Dans son livre "La vie en bleu", l'ancien chef de presse de l'équipe de France Philippe
Tournon affirme que "leur complicité, surtout pas ostentatoire, est totale". Vis-à-vis
de Deschamps, le Breton est "son ombre plus que son adjoint, son grand frère, son
confident", écrit-il.
Le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, et son adjoint, Guy Stéphan,
lors du match de Ligue des nations à domicile contre la Suède, le 17 novembre 2020
au Stade de France à Saint-Denis
Faites parler Deschamps de son équipe et il aura quasiment à coup sûr un bon mot
pour son adjoint. L'AFP en a fait l'expérience au printemps en l'interrogeant sur
l'absence de préparateur mental dans son staff. "Moi j'aime bien avoir les personnes
en face de moi, plus deux yeux et deux oreilles qui sont à ma gauche", avait-il glissé
en jetant un regard vers Stéphan, assis à ses côtés.
Le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, et son adjoint, Guy Stéphan,
posent avec le trophée de la Coupe du monde, après la victoire en finale, 4-2 contre
la Croatie, le 15 juillet 2018 à Moscou
Aussi travailleur que blagueur, le complice du sélectionneur se charge parfois de
recadrer des joueurs, souvent avec "une dose d'humour", et d'apporter la contradiction
au boss des Bleus si besoin.
- "Lanceur d'alerte" -
"Un adjoint, c'est un homme de l'ombre, c'est aussi un lanceur d'alerte. L'adjoint
doit dire ce qu'il voit, il doit échanger avec son N.1, argumenter avec lui. Cela
ne doit pas être quelqu'un qui dit oui à tout", décrivait-il en 2019.
"D'ailleurs, ça n'aurait pas pu continuer entre nous s'il n'avait pas tenu compte
de ce que j'ai pu dire par moments. Il prend la décision finale mais il tient compte
de ce que je peux argumenter, que ce soit dans le fonctionnement du staff, l'observation
d'un joueur, la construction d'une séance d'entraînement, le choix d'un camp de base".
A force de côtoyer Deschamps, le sexagénaire a adopté jusqu'à son discours et son
obsession pour la victoire.
"J'aurais aimé que le temps s'arrête un peu le 15 juillet 2018 (en finale du Mondial
russe, NDLR), mais ce n'est pas possible, on n'a pas trouvé la machine. Ça reste
des souvenirs, et quand il y a des souvenirs il faut aussi penser aux objectifs.
Et le prochain, ce sera de penser à l'Euro et d'aller le plus loin possible", disait-il
un an et demi après le titre mondial.
Le 11 juillet 2021, date de la finale de l'Euro, occupe sûrement déjà ses esprits.